Ah Port de Bouc

balade dessinée à Port de Bouc
Collecte de point de vue.

novembre 2025

Fos-sur-mer, City World, une histoire du capitalisme des Grecs à Arcelor Mittal. Sur une proposition de Suzel Roche pour le Bureau des Guides.

« …à la recherche du passé antique de ce littoral investi par les Grecs et les Romains. Sur le chemin, rien ne semble antique — tout paraît toc, kitch, recomposé. Et c’est précisément ce qui nous inspire : un paysage étrange, libératoire, captivant. Visible et invisible se superposent : cheminées, béton et pavillons côtoient les traces effacées d’un monde ancien — port, pollution, ruines, récits mélangés. Ceux qui le souhaitent pourront dessiner une carte sensible en chemin, guidés par Sébastien Mariat, dans ce fragile mélange de nature et d’usines… » Suzel Roche

Contempler et dessiner une carte sensible des paysages traversés


octobre 2025

Sur une invitation de l’association par ce passage, infranchi, une balade dessinée Oh départ de la gare, à la recherche d’un point de vue sur le Fort de Bouc, nous marchons vers un paysage marqué par le vertical. La tour de la Lèque guide notre regard pour une traversée vers un ensemble pavillonnaire qui nous offre un panorama sur le golf de Fos…

Point de vue n°1

Une remontée dans le temps. Du pont de la voie ferrée au pont Van Gogh où se profil au loin le Fort de Bouc.
Un premier pont ferroviaire construit à la fin du XIX° est remplacé par l’actuel après la Seconde Guerre mondiale. En forme de chapeau de gendarme de l’époque napoléonienne, c’est un arc qui se termine par 2 pointes de chaque côté.
Le pont Van Gogh inauguré en 1887 a été peint par l’artiste en 1888 (même si ce n’est pas celui-ci qui a été peint). C’est un pont à basculement à double levis. Il y en avait 11 sur le canal d’Arles à Bouc. En 1962, la ville l’installe sur le quai et il est classé au titre des monuments historiques en 1988.

Point de vue n°2

Rencontre de la verticalité. Les mâts des bateaux de plaisance strient le ciel et découpent les tours de la vigie du Port et de la Lèque.

Point de vue n°3

Au port Renaissance, un idéal rêvé provençal. Un écho à l’architecture antique : arc, fronton, variation des hauteurs, toiture en tuiles. Pour un renouveau urbain, une montée en gamme de la ville.

Point de vue n°4

Un geste architectural fort dans le paysage. Comme une pyramide contemporaine dans ses pentes, ses saillies qui se superposent à la simplicité d’un habitat ouvrier.

Point de vue n°5

Les formes organiques des arbres s’entrouvrent sur les formes pentues des toits de tuiles où le regard monte et descend. Le tout surligné par l’horizontalité de dentelles de cheminées jusqu’à l’élévation de la tour de la Lèque. Noter la recherche de matière avec la surface « cuivrée » vert bleu qui se détache de la façade et sur le toit la structure parallélépipède, ancienne vigie du port.

Point de vue n°6

L’avenue du Golf avec la cité à l’Aigues-Douces.

Une éclosion urbaine sur son lit végétal, les palmiers soclent la tour dans le ciel.

La Skyline porto-industrielle de Fos. Ligne d’horizon qui compose un alphabet industriel.

Point de vue n°7

Pausé sur les rochers du chemin de la jetée, le Fort de Bouc, cerclé de cheminées striées en rouge et blanc, se dévoile sur le chenal de Caronte.

Point de vue n°8

Au bout du chemin de la Jetée, le regard à 360° sur les hangars du port qui soclent la tour de la Lèque, fier avec sa traîne urbaine. Sur le chemin de la jetée et sur le chenal de Caronte.

La balade



Brève chronologie de la ville

Port-de-Bouc est une ville pour laquelle j’éprouve un grand affect de par son histoire sociale, urbaine, ses paysages entre mer, colline et industrie. A l’est, le site pétrochimique de Lavéra et à l’ouest, la zone portuaire industrielle de Fos.
C’est une commune récente qui prend son essor au début du XIX° siècle avec l’installation du chantier naval. La ville S’agrandit par l’arrivée de personnes du pourtour méditerranéen qui participent à la construction de grands ouvrages qui vont structurer la région dans la première moitié du XXe siècle.
Les années 60 sonnent le déclin de la ville par la fermeture du chantier naval, qui se poursuit avec le choc pétrolier des années 70 qui met un frein au développement de la ZIP.
Les années 80 amènent un renouveau avec la création du port de plaisance Renaissance. Ce renouveau se poursuit aujourd’hui dans la volonté d’une montée en gamme.

PCF, 16 000 habitants

En latin BOC / BOCA / BOUC : embouchure. En provençal BOU : ouverture

1805, par décision de Napoléon, regroupement de différents hameaux pour l’aménagement d’un port

1842, seul la jetée est achevée. Fin du percement du canal de Bouc à Arles

1850, développement du port et installation des activités industrielles

1866, création de la commune

1876, sécherie à la Lèque

1894, raffinerie de pétrole

1899, usine de produit chimique et chantier naval

Début du XX°, la ville se développe autour du chantier naval et des travaux d’infrastructures dans la région (voie ferrée, élargissement du canal de Bouc à Arles…) en attirant de nombreuses populations du pourtour méditerranéen (italien, espagnol, maltais, grecques). Les conditions de vie sont rudes, aucunes infrastructures et habitats en taules

1966, première fracture par la fermeture du chantier naval. 2000 emplois sont touchés

1970, projet de développement de la zone portuaire industrielle de Fos (ZIP). Promesse de nombreux emplois et permet à la ville de développer son foncier

1975, arrêt du développement de la ZIP à cause du choc pétrolier et de la crise sidérurgique

1985, renouveau urbain avec la création du port de plaisance Renaissance sur l’ancien chantier naval. 500 anneaux et un accès direct à la pleine mer. Amélioration du cadre de vie, meilleure attractivité de la ville

2009, fermeture de la criée publique au poisson. Fin de l’activité de pêche.

Le Fort de Bouc

Suite au découpage administratif lors de la création de la commune, le fort se trouve sur la commune de Martigues. Une première tour carrée est construite par les marseillais au XIIIe siècle pour protéger l’embouchure du chenal de Caronte sur l’île de Bouc. En 1605, sous Vauban, ajout d’une enceinte de fortification. Il est classé au titre des monuments historiques en 1930.